L’industrie américaine de la chimie et de la pétrochimie est en plein essor grâce à la présence en grande quantité et à faible prix de gaz de schiste. Ce développement pour les Etats-Unis se ressent négativement en Europe et en Asie où les activités des industries chimiques ont, concurrence oblige, tendance à régresser.
L’ACC (American Chemistry Council), la principale fédération de la chimie américaine compte à ce jour 110 projets d’investissements annoncés aux Etats-Unis pour un total de 77 milliards de dollars. Ils devraient apporter dans leurs sillages 46 000 nouveaux emplois directs et plus de 200 000 sous-traitants. Ces chiffres sont d’autant plus marquants qu’en 2008 encore, aucun des membres de l’ACC ne prévoyait d’investir dans le pays.
La raison de cette reprise est le développement de l’exploitation depuis 2010 du pétrole de schiste et des gaz liquides riches en butane, en propane et en éthane. Moins onéreux, ils se substituent parfaitement au naphta, un composant du pétrole, et permettent la fabrication de plusieurs produits en plastique. Et en plus, le gaz de schiste américain permet à l’Oncle Sam de réduire sa facture énergétique.
Les industriels américains affirment que toutes leurs usines tournent à plein régime. Exemple de cette reprise, le géant américain Lyondell Bassel est passé d’une situation de faillite en 2009 à des profits record l’an passé. Les nombreuses entreprises qui s’étaient délocalisées reviennent au pays. Mais cela se fait au détriment des industries européennes et asiatiques qui en sont restées au naphta. Les taux d’utilisation des usines sont passées de 100% à 85% en Asie, voire à 70% en Europe. Ces situations devraient s’empirer avec les inaugurations entre 2017 et 2020 de plusieurs autres usines américaines actuellement en projet.