Hier jeudi, à l’occasion d’une réunion de hauts responsables de la sécurité du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) à Ryad, le ministre délégué à l’Intérieur de Bahreïn a justifié la campagne d’expulsion lancée contre certains chiites libanais supposés associés au Hezbollah. Mais ces allégations ne sont pas toujours prouvées et certains des citoyens chiites libanais résidant de ces pays qui se sont faits expulser ces dernières semaines n’avaient aucun lien avec le Hezbollah.
Les hauts responsables de la sécurité du CCG ont affirmé avoir découvert plusieurs cellules terroristes du Hezbollah dans leurs pays ainsi que des preuves de la participation de la milice chiite à la formation de groupes terroristes. Ces informations s’ajoutent à l’implication du Hezbollah en Syrie que le CCG avait utilisé comme raison en annonçant des sanctions contre la milice libanaise. Les monarchies du Conseil de Coopération du Golfe avaient fait part le 2 juin de leur intention de révoquer les permis de séjour de personnes associées au Hezbollah et de contrôler leurs activités commerciales et leurs biens. Depuis, l’Arabie saoudite, Les Emirats Arabes Unis et le Qatar se seraient attelés à mettre à exécution leurs menaces. Des informations émanant des services de sécurité à Doha font état de 17 ou 18 immigrés libanais à avoir été priés de quitter le pays, un nombre qui serait de loin inférieur à celui des Emirats Arabes Unis. Du côté du royaume d’Arabie saoudite, un porte-parole libanais des chiites expulsés estime à entre 25 et 30 le nombre de libanais qui auraient été expulsés du pays le mois dernier.
Malgré les efforts des autorités des monarchies du CCG à démontrer que ces mesures sont parfaitement ciblées, de nombreuses personnes sans implications sont à compter parmi les victimes collatérales. Présents tant dans l’administration que dans le privé, ce sont pourtant des acteurs importants du développement économique de la région.