Une commission du Parlement britannique a publié mercredi un rapport portant sur les ventes d’équipements militaires. Et, curieusement, le Royaume-Uni conclut ce genre d’affaires avec bien de régimes sensibles, l’Iran et la Syrie y compris.
Plus précisément, la Grande-Bretagne vend du matériel militaire à 25 des 27 Etats à caractère sensible en matière des droits humains. De cette catégorie, seuls la Corée du Nord et le Soudan du Sud n’ont jamais eu à faire affaire avec le Royaume-Uni. C’est tout à fait le contraire pour l’Iran, qui a déjà signé 62 contrats avec la Grande-Bretagne. Ce, en vue d’acquérir du matériel cryptographique. Il sied de signaler que l’Etat asiatique fournit de l’équipement militaire au pouvoir syrien, de même que la Russie. Ce pays, lui aussi, a l’habitude de s’approvisionner chez les britanniques : au travers de 27 licences, la puissance émergente accède à du matériel biotechnologique, des drones, des fusils à lunette et des armes à laser. Pire, la Grande-Bretagne octroie, jusqu’à ce jour, 3 licences à la Syrie pour la livraison de véhicules tout terrain et des pièces de sonar. Simultanément, le gouvernement britannique entend aider l’opposition syrienne : mardi prochain, il va lui livrer de l’équipement de protection contre les armes chimiques.
Un tel paradoxe ne pouvait échapper à des critiques. Ainsi, pour le responsable d’Amnesty International en Grande-Bretagne, cet Etat s’écarte de « sa politique de ne pas vendre d’armes à quiconque susceptible de constituer une menace pour les droits de l’homme ». En guise de justificatif, le gouvernement britannique dit ne fournir aucun matériel « de nature à être utilisé pour faciliter la répression interne » ou « provoquer ou prolonger des conflits régionaux ou internationaux » dans les pays qui constituent sa clientèle. A noter que la Grande-Bretagne accorde, à l’heure actuelle, 3000 licences d’exportation de matériel militaire, l’équivalent de 12,3 milliards de livres.