Le Nigéria a décidé de rapatrier une partie de ses militaires déployés au Mali dans le cadre de la Mission Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA). Si, officiellement, la situation interne de cet Etat justifie ce retrait, certaines indiscrétions l’expliquent plutôt par un désaccord de commandement.
C’est le chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara, en sa qualité de président de la CEDEAO, qui a annoncé cette nouvelle à l’occasion d’un sommet de l’organisation sous-régionale à Abuja : « j’ai reçu une lettre du président Goodluck Jonathan. Le Nigéria a besoin d’une partie de ses troupes à cause de la situation intérieure », a-t-il déclaré. Ce motif semble plausible du fait de l’offensive que l’armée mène contre la secte BokoHaram. Depuis mi-mai dernier, les militaires ont commencé à attaquer les bastions des islamistes situés dans le nord du pays.
Pourtant, bon nombre de médias locaux expliquent ce retrait autrement : il serait lié au commandement de la MINUSMA. Celui-ci n’étant pas revenu au Nigéria – mais, plutôt, au général rwandais Jean-Bosco Kazura -, cet Etat a décidé de manifester son mécontentement en réduisant son implication au Mali. « C’est un non-nigérian qui a été nommé commandant en chef de la force, alors que nous nous investissons tellement dans la mission », a confié une source militaire nigériane à l’AFP. Et, de rajouter, « nous pensons donc que nous aurons le meilleur usage de nos soldats chez nous plutôt que de les laisser là où ils ne sont pas appréciés à leur juste mesure ».
Le Nigéria compte 1000 éléments déployés au Mali. Pour l’heure, le nombre de départs n’a pas encore été communiqué. Quoi qu’il en soit, ce retrait constitue une première d’après le journal nigérian The Citizen : il n’était jamais arrivé qu’un pays se retire unilatéralement d’une mission onusienne de maintien de la paix suite à un désaccord de commandement.