Les résultats du premier tour du scrutin présidentiel du 28 juillet au Mali donnent pour vainqueur Ibrahim Boubacar Keïta alias IBK. Arrivé en tête avec 39,2% des voix, ce cacique de la vie politique malienne a prévenu, aussi bien l’électorat que ses adversaire dans la course, que la victoire ne lui sera pas arrachée le 11 août prochain, date à laquelle se déroulera le second tour des élections.
Candidat malheureux aux présidentielles de 2002 et 2007, IBK, qui a la réputation d’être un homme à poigne, s’est représenté pour la troisième fois. Son but est de conduire les Maliens au redressement national auquel ils aspirent. A cet effet, il a demandé à ceux-ci de lui accorder une majorité « claire, nette et indiscutable », laquelle lui donnera, selon ses propres propos, la force de conduire ledit redressement.
Pour rappel, la République malienne vient de traverser une crise d’une année et demie. Déclenchée en janvier 2012 par une offensive de rebelles touaregs dans le Nord, suivie par un coup d’Etat qui n’était autre qu’une occupation du Nord par des groupes criminels et djihadistes liés à Al-Qaïda, et enfin une intervention armée française pour les en chasser, cette crise a, non seulement, contribué à diviser le peuple de cet Etat, et aussi, à affecter très négativement son économie.
Ainsi, le nouveau président aura la lourde tâche de « relever un Mali économiquement exsangue et surtout de réconcilier des communautés plus divisées que jamais ».
En clair, bien qu’il y ait un nom en tête de liste pour ce premier tour, l’image du futur homme fort du Mali n’a pu nettement se dessiner. Ceci implique un second tour qui permettra, très certainement, de déterminer le nouveau chef de l’Etat malien.