Hier mardi, le Fonds Monétaire International (FMI) a publié un rapport portant sur l’économie allemande et les risques qui la menacent. L’institution financière internationale invite Berlin à une « recalibrage» de sa politique en cas de dégradation des perspectives économiques.
Cette dégradation se traduirait par une croissance en deçà des prévisions. D’où, il faudra, à ce moment, recalibrer la politique économique. C’est l’avis des responsables de l’institution de Bretton Woods, qui se sont exprimés par voie de communiqué. D’après des échanges téléphoniques avec un d’entre eux, le FMI fait particulièrement allusion à l’état de l’économie allemande au terme de l’an prochain. En 2014, le FMI attend une croissance allemande d’1,3 % ; donc, de loin meilleure qu’en 2013, dont il n’est prévu qu’un taux de 0,3 %. Bien qu’optimiste, l’institution financière ne s’est pas voilée la face devant les multiples risques qui menacent la croissance 2014 de la première économie européenne, dont, entre autre, « un ralentissement de la demande et/ou une pression financière soutenue », comme mentionné dans le document. Tout cela, dans un contexte d’incertitude quant à la reprise économique dans la zone euro. Ce qui freine les éventuels investissements des entreprises locales. Bref, cette situation pourrait influer négativement sur la croissance européenne et même mondiale.
Ce sont ces perspectives qui ont motivé le ton percutant adopté par le FMI dans ce rapport : cette institution, qui attribue à l’Allemagne une responsabilité par rapport à la zone euro et à l’ensemble du Vieux continent, a demandé à son gouvernement de lui fournir « une vision de long terme » pour l’intégration européenne. Plutôt adepte de la consolidation budgétaire, le gouvernement allemand a montré certains signes d’ouverture ces derniers temps, à l’instar de l’union bancaire qu’il a récemment mise en place. En réponse à ce rapport, le ministère allemand des Finances a reconnu les « gros progrès » réalisés par la zone euro, lesquels « vont réduire l’incertitude et le blocage des investissements qui en résulte en Allemagne » à court terme.