Dans une interview accordée au quotidien « Financial Times » et publiée dimanche dernier, le ministre brésilien des Affaires étrangères a annoncé l’intention du Brésil de présenter à l’Union européenne un projet d’accord économique d’ici la fin de ce mois en accord avec ses partenaires du Mercosur (Marché Commun du Sud).
Ce projet d’accord devrait couvrir l’équivalent de 80 milliards de dollars d’échanges commerciaux. Un tel accord serait gagnant-gagnant pour les deux géants. Plus du tiers du commerce extérieur brésilien se fait avec l’Europe. Et selon une étude de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) publiée fin 2012, le Brésil est le marché latino-américain le plus important pour l’Union Européenne.Cependant, au regard de la richesse européenne et du dynamisme brésilien, le commerce entre les deux blocs semble très en-deçà de son potentiel, et ce pour plusieurs raisons. Les pays d’Amérique Latine sont liées ont l’Espagne et le Portugal comme partenaire privilégiés et ces relations préférentielles, mises à mal par la crise qui a frappé durement ces deux pays, empêchent un développement des relations avec le reste des pays de l’Union Européenne.
Or le temps presse pour le presse pour le Brésil. L’année prochaine, sa croissance économique, même si elle est en forte baisse, fera passer le pays dans la catégorie des « pays à revenu moyen supérieur ». Cette reclassification devrait toutefois lui perdre certains avantages en tête desquels vient le traitement préférentiel qui régit ses relations commerciales avec les membres de l’Union Européenne. Dans sa course à un accord économique avec l’Union Européenne, qu’il recherche activement depuis 1999, le Brésil n’exclut de se démarquer de ses partenaires du Mercosur et pourrait privilégier un accord bilatéral au détriment d’un accord global.