Autre fois chasse gardée des anciens colons européens, l’Afrique intéresse désormais plus de monde. Au cours de cette mutation sur les dernières décennies, la Chine a très bien joué sa carte.
Pour les analystes, le plus grand perdant dans cette course aux ressources du continent noir reste les Etats Unis. Après le scandale nucléaire Hiroshima et Nagasaki dont les bombes étaient constituées d’uranium en provenance d’Afrique centrale, l’Oncle Sam avait pris ses distances avec le continent noir. Il finançait toujours des programmes d’aides à travers différentes institutions mais son engagement en matière de ressource ou d’échanges commerciaux en générale est resté modéré. Contrairement à son homologue, la Chine n’a pas lésiné sur les moyens pour s’arroger la part du lion dans le partage du gâteau africain. A ce jour, l’empire du milieu a atteint un volume d’échange commercial de près de 200 milliards de dollars alors que les échanges commerciaux entre l’Amérique et les pays d’Afrique avoisinent à peine les 100 milliards.
Selon les analystes, la stratégie américaine va changer, mais ce dernier a déjà accumulé un retard qu’il ne sera pas facile de combler. Les dernières découvertes de ressources énergétiques en Afrique orientale et australe ont contribué à ce réveil stratégique de la première puissance mondiale. Il ne faudrait pas laisser son second mettre progressivement la main sur toutes les grandes réserves énergétiques du continent. De plus, contrairement à la démarche occidentale qui s’accompagne de plusieurs questions d’éthique politique, la Chine apporte sa contribution quelque soit les pratiques ou la couleur politique du régime en place, ce qui lui confère plus de marge de manœuvre.
Pour certains observateurs, un équilibre finira par s’installer entre les implantations des deux puissances sur le continent. Cependant, la majorité pense qu’une guerre secrète est déjà lancée et l’empire du milieu compte bien conserver sa place.