La sous-secrétaire d’Etat américaine a vanté, mercredi devant la commission des Nations unies pour le désarmement, le programme de désarmement nucléaire russe qui profitait à l’industrie nucléaire civile américaine. Il arrive à son terme faute d’un accord entre les deux puissances.
Conclu en 1993, entre les deux anciens rivaux de la Guerre froide, ce programme a permis à la Russie de se débarrasser de son uranium à un moment où elle avait besoin de devises étrangères. Les Etats-Unis ont pu se procurer l’uranium faiblement enrichi issu de 20 000 têtes nucléaires russes désactivées. Au total, près de 500 tonnes d’uranium de qualité militaire auraient été traitées et retransformées par la Russie avant d’être vendues aux Etats-Unis. Une fois aux USA, l’uranium était transformé en combustible nucléaire et utilisé par presque la totalité des centrales nucléaires américaines, permettant d’éclairer et de chauffer des millions de foyers américains.
Selon la haute responsable américaine, ce programme fournirait actuellement la moitié de l’énergie nucléaire américaine et sur les 15 dernières années 10% de l’électricité produite. D’après les chiffres de l’USEC (United States Enrichment Corporation), l’organisme gouvernemental qui fournit du combustible aux centrales américaines,Washington aurait déboursé au total près de huit milliards de dollars pour l’uranium russe.
La Russie estime que son uranium est vendu trop bon marché aux Etats-Unis et décide de ne pas prolonger le contrat. Le dernier chargement d’uranium de ce programme de désarmement devrait quitter Saint-Pétersbourg en novembre prochain pour arriver aux Etats-Unis en décembre.
Cette ultime transaction sera l’occasion d’une cérémonie à Saint-Pétersbourg à laquelle devraient assister plusieurs responsables américains.Toutefois, les ventes d’uranium de la Russie aux Etats-Unis se poursuivront, mais ce métal précieux ne proviendra plus d’ogives nucléaires et sera vendu sur la base des prix du marché.