Le ministre brésilien des Finances a annoncé jeudi une estimation des investissements à 180 milliards de dollars sur les 35 prochaines années, pour l’exploitation du gigantesque champ pétrolifère de Libra qui doit être mis aux enchères lundi. En opposition à cette décision, les travailleurs du pétrole ont appelé à la grève.
Onze entreprises, dont deux chinoises et le géant brésilien Pétrobras contrôlé par l’Etat, participeront à ces premières enchères. Le ministère des Finances précise qu’entre 2014 et 2025 les premiers investissements pour le développement et l’exploitation du pétrole avoisinent les 80 milliards de dollars. Libra fait partie des immenses gisements pétroliers dont le Brésil a annoncé la découverte en 2007 en eaux très profondes. Libra se trouve à 183 kilomètres du littoral dans le bassin de Santos, dans le sud-est du pays, et s’étend sur 1 500 kilomètres carrés. Ses réserves de pétrole sont estimées entre 8 et 12 milliards de barils. Selon l’ANP (Agence Nationale du Pétrole), ce gisement devrait fournir d’ici cinq ans la moitié de la production actuelle du pays, soit près d’un million de barils de brut par jour.
Mais les enchères de ce lundi ne font pas l’unanimité, surtout auprès de la FUP (Fédération Unique des Travailleurs du Pétrole).Même si dans son appel d’offres l’Etat brésilien se réserve 41.6% du pétrole extrait à Libra, la FUP craint de voir le Brésil perdre de sa souveraineté, en plus des pertes financières, avec la participation de multinationales pétrolières étrangères.
Le mouvement appelle à une grève illimitée pour suspendre les enchères. Selon le syndicat Sindipetro-NF, 42 des 46 plateformes en opération ont répondu positivement à l’appel de la FUP et environ 200 travailleurs ont manifesté à Rio devant le siège de la Petrobras.