Les réformes pour rééquilibrer l’économie chinoise vers la consommation intérieure plutôt que vers les exportations sont le centre la réunion en plénum lundi et mardi du Parti communiste chinois. Cette réunion est pressentie marquer un tournant dans l’histoire de l’économie chinoise.
Cette réunion en plénum rassemblera les quelque 200 membres que compte le comité central du PC chinois. Elle doit consacrer l’ouverture de l’économie chinoise aux règles du marché en permettant notamment aux investisseurs privés d’intervenir dans de nombreux secteurs encore réservés aux entreprises d’Etat.
Les autorités chinoises doivent prendre des décisions courageuses pour réadapter leur économie. Depuis la crise de 2008, l’endettement chinois, public et privé, est passé de 120% à 200% du Produit Intérieur Brut à cause de l’afflux massif d’argent après le plan de relance mis en place pour contrer la crise des subprimes.Cet argent a entraîné la formation de bulles, notamment dans l’immobilier, ainsi que des projets d’infrastructures parfois inutiles. Pékin a déjà entrepris des mesures pour remédier à cette situation, en particulier une restriction sélective des crédits ainsi qu’une vaste campagne de lutte contre la corruption.
Les précédentes réunions du plénum du Parti communiste chinois ont été suivies de changements historiques. Celle de 1978 avait lancé le début de l’ouverture économique de la Chine et accélérée par celle de 1993. Mais les experts appréhendent que le programme ambitieux de réformes que ne devraient pas manquer d’annoncer cette semaine les autorités de Pékin, ne soit très laborieux pour sa mise en œuvre.
Les nombreux intérêts catégoriels ainsi que les freins politiques dus au souci du PCC de conserver sa puissance dans le pays sont autant d’obstacles aux changements structurels et de mentalités nécessaires à une plus grande libéralisation de l’économie chinoise par rapport à l’emprise de l’Etat.