La conférence sur le climat de Varsovie a débouché in extremis sur un accord samedi dernier. Mais elle a surtout été dominée par la fermeté de la Chine et de l’Inde qui ont clairement fait savoir leur intention de ne pas faire d’efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’accord de samedi doit préparer le terrain jusqu’à la conférence de Paris prévue en 2015. Celle-ci doit consacrer un accord légalement contraignant sur les réductions d’émissions à effet de serre impliquant tous les pays.
Mais l’évènement notable du Congrès de Varsovie a été la fermeté de la Chine et de l’Inde. Au nom de leur droit au développement et de la responsabilité historique des pays du Nord dans le réchauffement climatique, ces deux pays entendent ne pas fournir autant d’efforts que les Occidentaux. Leur ligne de conduite avait été comprise lors de la signature du protocole de Kyoto en 1997 puisque celui-ci n’engageait que les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, se montant plus large avec les pays en développement. Seulement, depuis cette date, la tendance s’est inversée. En 2010, les émissions des pays en développement ont représenté 60% des émissions totales de gaz à effet de serre, dont 23% pour la Chine et 5% pour l’Inde, contre 15% pour les Etats-Unis et 11% pour l’Union européenne. L’entêtement de la Chine et de l’Inde est condamné seulement par les pays en voie de développement tels que les Iles Marshall menacées par la montée des eaux.
Le chemin jusqu’au rendez-vous de Paris en 2015 s’annonce donc semé d’embuches. L’urgence est pourtant réelle puisque la tendance climatique actuelle est une hausse des températures de 4°C par rapport à l’ère préindustrielle, une hausse que les négociations sur le climat ont pour objectif de ramener à 2°C.