L’accord scellé dimanche entre la République islamique d’Iran et les grandes puissances, en plus de faire un grand mécontent, Israël, et plusieurs sceptiques, laisse planer l’ombre d’une grande révolution dans la carte géostratégique du Moyen-Orient.
L’accord prévoit que l’Iran retienne la moitié de son stock d’uranium enrichi à 20% en oxyde d’uranium pour fabriquer du combustible destiné au réacteur de recherche civil TRR. Le reste du stock doit être dilué à moins de 5%. Ces dispositions doivent limiter le programme nucléaire iranien, en échange de quoi les grandes puissances se sont engagées à alléger les sanctions économiques, ce qui ouvre une période de pourparlers sur le fond de six mois. Téhéran s’est également engagé à ne pas enrichir de l’uranium à plus de 5% pendant cette période ni à se doter de nouveaux sites d’enrichissement. L’accord a été vivement condamné par Israël, son Premier ministre Benjamin Netanyahu le qualifiant d' »erreur historique« . A part le Qatar et Bahreïn qui ont réagi positivement, les monarchies du Golfe sont sceptiques. Même le Canada, qui craint une tromperie de la part de l’Iran, a annoncé qu’il maintenait ses sanctions.
La reprise du dialogue du dialogue entre l’Iran et la communauté internationale, plus particulière avec les Etats-Unis au point mort depuis 1979, pourrait être suivie de grands changements. L’Iran pourrait être plus sollicitée et endosser un rôle plus positif dans les crises régionales. Les Emirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite craignent que les fonds que retrouve l’Iran par l’allègement des sanctions, environ 7 milliards de dollars, ne lui donnent plus de latitude dans des projets dont ils l’accusent, à savoir le soutien militaire au régime du président syrien Bachar al-Assad et à l’instabilité au Bahreïn ou au Yémen par le soutien aux minorités chiites de ces pays.