Dans un communiqué diffusé lundi sur leur site internet, les talibans afghans ont sans détour ordonné à tous leurs combattants de perturber l’élection présidentielle qui doit se tenir le 5 avril dans le pays.
Les combattants ont été appelés à utiliser toutes les forces mises à leur disposition pour cette campagne de violence qui doit cibler toutes les personnes qui seront impliquées d’une manière ou d’une autre dans l’organisation de cette élection. La population afghane a été invitée à « se tenir à l’écart des bureaux de vote et des meetings électoraux ».
L’élection présidentielle est qualifiée de fantoche par les talibans pour qui la CIA et le Pentagone américains auraient déjà décidé des résultats. Le premier tour de l’élection est prévu pour le 5 avril. Ce scrutin est déterminant pour l’avenir du pays, en proie depuis des années, à des violences persistantes et à une incertitude à l’approche du retrait, d’ici la fin de l’année, des quelque 50 000 soldats de l’ISAF, la force internationale de l’OTAN.
Après un précédent appel au boycott de leur chef suprême le mollah Omar, le message des talibans a réveillé le spectre de la précédente présidentielle de 2009 qui avait abouti à la réélection de Hamid Karzaï dans des conditions chaotiques, avec des fraudes massives et une campagne de violences.
Le gouvernement afghan a d’ores et déjà affirmé que lors de la journée électorale, la quasi-totalité des bureaux de vote seront sous la protection des forces de sécurité.
Dix candidats sont en lice pour succéder à Hamid Karzaï qui ne peut pas briguer un troisième mandat. L’ancien ministre des Affaires étrangères et proche du président sortant Zalmai Rassoul, l’économiste de renom Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, second au scrutin présidentiel de 2009, sont les favoris.