Les Occidentaux et leurs alliés ont multiplié depuis lundi, les mesures de représailles au lendemain du « oui » massif des habitants de Crimée au rattachement de la province séparatiste ukrainienne à la Russie.
Washington et Bruxelles ont presque simultanément annoncé des sanctions, des gels d’avoirs et des restrictions de visas, contre un nombre limité de hauts responsables russes et ukrainiens pro-russes. La Maison Blanche a visé onze personnes, sept Russes et quatre personnes en Ukraine accusées de collusion avec la Russie. Les ministres des Affaires étrangères européens ont annoncé des sanctions de 21 responsables ukrainiens et russes ainsi que des militaires russes actifs en Crimée. Mais les Américains et les Européens se sont gardés pour le moment de s’attaquer directement au président russe Vladimir Poutine et aux ministres de son gouvernement.
Le Japon a de son côté, annoncé mardi la suspension des négociations sur l’assouplissement des mesures d’octroi de visas aux Russes ainsi que le report des discussions sur les nouveaux investissements et sur un accord spatial. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a évoqué la possibilité d’une annulation de la vente de navires militaires français Mistral à la Russie, un contrat de plus d’un milliard de dollars ,signé entre les deux pays en 2011. Cette décision sera la prochaine étape des sanctions françaises si la Russie ne revoit pas sa position en Ukraine.
Mais l’évolution la plus préoccupante sur ce dossier est la décision des députés ukrainiens d’approuver l’octroi de plus de 730 millions de dollars US pour assurer l’aptitude au combat des forces armées ukrainiennes. Quarante mille réservistes ont également été mobilisés dans une volonté de fermeté face à une éventuelle invasion russe, même si le rapport de forces entre les deux voisins est nettement en faveur de la Russie.