Le gouvernement brésilien a instauré lundi des quotas de places exclusivement réservées aux candidats qui se déclarent Noirs ou Métis lors des inscriptions aux différents concours de l’administration publique.
De par sa promulgation, la « loi des quotas », comme l’Exécutif a nommé cette disposition, réserve 20 % des places à ces deux catégories raciales. Lors de la cérémonie y afférente, la présidente du Brésil, Dilma Roussef, a expliqué le but de cette réforme. «Nous avons commencé ce changement dans la composition raciale des fonctionnaires de l’administration fédérale pour qu’elle soit plus représentative de la population brésilienne », a-t-elle déclaré. Dans la suite, la dirigeante a souhaité que « cette nouvelle loi serve d’exemple pour l’adoption de mesures similaires dans les autres pouvoirs et organismes fédéraux ainsi que dans les entreprises et organisations privées ».
A noter que seul le pouvoir exécutif est touché par cette mesure ; les deux autres, le législatif et le judiciaire, ont la possibilité d’initier ce changement de leur propre gré. Selon cette loi, la durée limite de l’application des quotas est fixée à 10 ans. Elle ne concernera que les entreprises et fondations publiques et semi-publiques à l’instar de la société pétrolière Petrobras, la poste et les institutions financières Caixa Economica et Banco do Brasil.
A elle toute seule, cette loi ne suffira certainement pas à inverser ce type d’inégalités au Brésil. « Nonobstant quelques progrès en 500 ans, … il y a encore 91 % de la population noire qui n’a pas réussi à entrer à l’université, et à peine 5,3 % d’afro-descendants occupent des postes de directions dans les 500 plus grandes entreprises du pays », avait indiqué, en début 2014, David Raimundo Santos, religieux franciscain responsable de l’ONG Educafro.