Des militantes pro-démocraties ont organisé à Hong Kong un référendum informel sur l’avenir de leur système politique. Ce qui constitue au départ, un geste de provocation vis-à-vis de Pékin et prend une dimension particulière au vu du succès de l’opération qui a recueilli la participation de 10% de la population de l’île.
Le vote a recueilli plus de 700 000 voix alors que ses organisateurs en espéraient 300 000. Opposés à la méthode de désignation des candidats à l’élection du chef de l’exécutif de 2017, les leaders du mouvement hongkongais baptisé « Occupy Central » ont organisé un référendum informel d’abord virtuel, puis dans des bureaux de vote. Il se limitait à l’ancienne colonie britannique et proposait aux « électeurs » de se prononcer entre trois propositions de modes de scrutin.
Cette opération a été vivement combattue et de plusieurs manières différentes. Le Conseil d’Etat, l’équivalent du gouvernement, a déclaré vendredi dernier que tout référendum sur le sujet serait sans fondement juridique, et donc illégal et sans valeur. Le site web sur lequel a été organisé le vote a été l’objet, juste avant le scrutin, d’une attaque cybernétique massive, de même que ceux de journaux hongkongais connus pour leur esprit d’indépendance vis-à-vis de Pékin.
En 2007, Pékin avait donné son accord pour l’application du suffrage universel dans l’élection du chef de l’exécutif mais conserve néanmoins un contrôle total sur la liste des candidats, désignés par un comité d’environ 1 200 personnes dont Pékin maîtrise largement la composition. Ce référendum informel ne devrait cependant pas avoir d’effets immédiats. Il y a deux semaines, Pékin a réaffirmé le caractère non négociable de son pouvoir sur l’ancienne colonie britannique qui jouit cependant d’une certaine autonomie.