Un représentant des services de l’immigration a déclaré que le président émirati Cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane a publié un décret par lequel six islamistes suspectés d’avoir des liens avec des associations finançant le terrorisme se sont vu retirer la nationalité.
C’est à la suite des investigations menées par les services de renseignement émirati que les six hommes ont été suspectés d’entretenir des liens étroits avec des organisations et des personnalités régionales et internationales, des associations mentionnées dans la liste des Nations Unies sur le financement du terrorisme. Parmi les personnes frappées par le décret présidentiel, il y a un dénommé Cheikh Mohammed Abdel Razzeq al-Saddiq, membre de l’union mondiale des oulémas musulmans, présidée par le célèbre prédicateur qatari, d’ascendance égyptienne, Cheikh Youssef al-Qaradaoui.
En réaction à la perte de leur nationalité, les six hommes ont, dans un premier temps, critiqué le décret présidentiel qu’ils qualifient d’injuste, illégale et inconstitutionnelle, avant de révéler, par la suite, que le présumé lien avec les organisations finançant le terrorisme était un faux argument utilisé par le gouvernement qui les a, en réalité, déchus de la nationalité à cause de leur appartenance à l’Association pour la réforme et l’orientation sociale aux Emirats, un groupe sous l’influence des frères musulmans.
Par ailleurs, ils ont aussi informé dans un communiqué qu’ils avaient récemment attaqué les autorités émiraties en justice pour avoir adopté une décision de démantèlement du conseil d’administration de leur association. Les six hommes avaient signé en mars dernier une pétition exigeant des reformes politiques aux Emirats.
Alors que les Emirats Arabes Unis ont réussi à échapper aux mouvements de contestation populaire qui secouent le monde arabe, les autorités émiraties semblent prêtes à prendre des mesures draconiennes pour étouffer tout embryon de contestation.