Une étude du Forum brésilien de sécurité publique publiée lundi dernier atteste que le coût de la violence dans ce pays représente 5,4 % de son PIB. En 2013, cette part a atteint 81,3 milliards d’euros (108,4 milliards de dollars).
C’est une première dans cette puissance émergente. Jusqu’à présent, aucune étude portant sur l’impact financier de la violence n’avait été menée au Brésil. Et les résultats sont pour le moins alarmants : l’année dernière, le coût de la violence s’est élevé à 81,3 milliards d’euros (108,4 milliards de dollars). Pire, la majeure partie de cette somme, soit 53,6 milliards d’euros (71,4 milliards de dollars) a été investie à la suite d’actes violents et non avant, donc dans un but de prévention.
Plus en détails, des dépenses de 35,3 milliards d’euros (47 milliards de dollars) ont été consenties pour cause de pertes en vies humaines, 12 milliards d’euros (16 milliards de dollars) pour des besoins de sécurité privée, 11,1 milliards d’euros (14,8 milliards de dollars) pour des assurances contre le vol et 930 millions d’euros (1,24 milliard de dollars) dans le système de santé. Ces quatre rubriques, dont la somme correspond à 59,5 milliards d’euros (79,3 milliards de dollars) constituent, pour les auteurs de l’étude, le « coût social de la violence ».
En outre, les gouvernements centraux et régionaux ont décaissé environ 20 milliards et 1,5 milliard d’euros (26,6 milliards et 2 milliards de dollars) respectivement dans la sécurité publique et dans le système pénitentiaire. La directrice du Forum, Samira Bueno, en déduit « qu’on dépense trois fois plus pour combattre les effets pervers de la violence qu’en faveur de politiques publiques axées sur le combat contre le crime et la violence ».
Au Brésil, il y a, en moyenne, 45 000 homicides par an. En 2013, 2 212 personnes ont été abattues par la police, soit six au quotidien. A l’opposé, 490 agents des forces de l’ordre ont été tués, dont les trois quarts en dehors du service.