Une salle de classe de l’école arabo-juive Max Rayne à Jérusalem a été incendiée samedi soir. La police israélienne attribue la responsabilité de l’incendie à des extrémistes juifs. L’acte de vandalisme a été condamné par l’ensemble de la classe politique israélienne, unie pour l’occasion malgré les divergences qui les opposent actuellement.
L’école attaquée est située dans le quartier de Pat à Jérusalem-Ouest. Fondée en 1998 pour promouvoir l’enseignement bilingue et la coexistence, elle fait partie des sept établissements bilingues qui existent dans le pays. La police a précisé avoir découvert des inscriptions « mort aux Arabes » et « stop à l’assimilation » ou encore « Kahane avait raison », en référence au rabbin Meïr Kahane, fondateur du mouvement raciste antiarabe Kach, assassiné en 1990 à New-York, à proximité de l’école.
Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées dans le quartier de l’école pour exprimer leur indignation.L’incendie a été vivement condamné par le gouvernement israélien. La ministre de la Justice la centriste Tzipi Livni a affirmé que le gouvernement ferait preuve de tolérance zéro contre la discrimination et le racisme. Même le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prompt à faire des concessions aux membres les plus à droite de son parti, a déclaré que « l’incendie de cette école allait à l’encontre des efforts importants menés pour ramener le calme à Jérusalem ».
En effet, la tension à Jérusalem est plus électrique que jamais. Nourrie par les ressentiments après l’enlèvement et le meurtre de trois jeunes Israéliens à la mi-juin, le meurtre d’un Palestinien brûlé vif début juillet à Jérusalem par des extrémistes juifs et la guerre cet été à Gaza qui a fait plus de 2 000 morts, la situation sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem ou mont du Temple pour la communauté juive, a provoqué de vives tensions qui provoquent régulièrement des actes de violence.