La déclaration mercredi dernier du secrétaire d’Etat américain John Kerry sur le « développement positif » dans la lutte contre l’Etat islamique que constituaient les récentes frappes de l’aviation iranienne en Irak, a apporté de l’eau au moulin de ceux qui pensent que la priorité du président américain est de ramener au plus vite l’Iran dans le groupe des « pays fréquentables ».
John Kerry s’exprimait lors d’une réunion de l’Otan à Bruxelles sur les attaques menées par l’aviation iranienne en fin novembre sur des positions djihadistes autour de la ville de Saadiya, dans l’est de l’Irak. Iran et Etats-Unis ont beau démentir toute coopération entre les missions de guerre des F4 iraniens et les bombardements des pays de la coalition sur l’Irak. L’état-major iranien a dû au minimum avertir le centre de coordination de Bagdad, certes irakien, mais largement géré par des conseillers militaires américains, des raids qu’il envisageait. Beaucoup interprètent ce signal d’entente, au même titre que la prolongation des négociations diplomatiques sur le nucléaire iranien et le courrier secret adressé courant octobre par Barack Obama à l’ayatollah Ali Khamenei pour proposer une vaste alliance contre l’Etat islamique, comme les efforts que le président américain déploie pour se réconcilier avec l’Iran.
Le président US sait que le temps lui est compté pour atteindre ses objectifs. Il sera buté dès le mois de janvier à un Congrès à majorité républicaine qui devrait sans surprise lui mener la vie dure, l’obligeant à « guerroyer » et à justifier toutes ses positions et décisions. Mais le rapprochement voulu par B.Obama avec la République islamique, outre le fait qu’il ait de peu de chances d’aboutir avant l’entrée en fonction du nouveau Congrès, n’est pas vu d’un bon œil par les autres alliés des Etats-Unis, principalement les monarchies du Golfe et Israël.