A partir de cette année, les producteurs américains seront à nouveau autorisés à exporter du pétrole ultraléger. Une première depuis 1973.
En fait, cette possibilité découle de la volonté du lobby pétrolier d’abroger l’embargo visant à assurer l’indépendance énergétique américaine. Le 31 décembre dernier, le département américain du Commerce a décidé d’alléger cette disposition vieille de 40 ans portant sur les exportations de pétrole brut. Ainsi, dès le prochain mois d’août, l’or noir produit aux USA devrait-il être disponible sur le marché.
Il faut préciser que Washington n’a autorisé que l’exportation de condensat ,le pétrole ultraléger très peu raffiné. Autrement dit, le brut reste sous l’embargo décidé en 1973. De leur côté, les producteurs américains espèrent qu’il s’agit d’un premier pas vers l’abrogation totale de cet embargo, le jugeant suranné. Selon une position résumée par Keith Kohl, expert américain du secteur de l’énergie, « le marché mondial du pétrole actuel n’a rien à voir avec celui des années 1970 et 1980 », a-t-il estimé.
Pour ce qui est des changements, les USA en sont l’auteur d’un des plus importants. « Le développement massif du pétrole non-conventionnel (pétrole de schiste) à partir de 2006 a permis aux Américains de devenir les premiers producteurs mondial de brut en 2014 », a fait remarquer Thomas Porcher, enseignant à l’ESG Management School et spécialiste du secteur. Les producteurs américains ont donc saisi l’opportunité d’augmenter leurs exportations de gasoil et de diesel, qui sont autorisées. Ce qui a place les Etats-Unis au sommet des exportateurs mondiaux des produits pétroliers raffinés tout en visant à conquérir le marché mondial du brut.