Le procureur général de Thaïlande a déposé jeudi des chefs d’accusation contre l’ex-Première ministre Yingluck Shinawatra auprès de la Cour suprême. Elle est accusée de négligence dans l’exercice de ses fonctions, un reproche en rapport avec un programme de subvention agricole qui s’était terminé par un cuisant échec.
A l’occasion du dépôt des chefs d’accusation, l’ancienne cheffe du gouvernement thaïlandais n’a pas souhaité se présenter en personne. Ces avocats l’ont donc représentée. Décidemment, Yingluck Shinawatra n’en finit pas avec les procès. La Cour institutionnelle de son pays avait décidé, en mai dernier, de la démettre de ses fonctions de Premier ministre. Le transfert d’un haut fonctionnaire jugé illégal par cette institution lui avait été alors reproché.
Deux après, le putsch a eu lieu amenant la junte militaire au pouvoir en Thaïlande .En janvier dernier, l’Assemblée législative nommée par les nouvelles autorités thaïlandaises a décidé d’interdire, pendant une durée de cinq ans, toute activité politique à Mme Shinawatra qui n’aurait pas mis fin à un projet d’appui aux riziculteurs, en faisant perdre à l’Etat thaïlandais plus de 10 milliards d’euros (11 milliards de dollars). Ce qui a entraîné Yingluck Shinawatra d’être traduite devant la justice et pourrait être condamnée à une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison. Ce qui constitue une première en Thaïlande si jamais cette condamnation est prononcée.
Selon des observateurs, l’establishment conservateur du pays mène cette campagne judiciaire contre Yingluck dans l’unique but d’éliminer, une fois pour toutes, le clan des Shinawatra de la scène politique thaïlandaise après avoir détenu le pouvoir pendant une quinzaine d’années.