Malgré la vaste campagne conduite par Washington en vue de rajouter des sanctions contre Téhéran à cause de son programme nucléaire, Ankara a finalement décidé de ne pas appliquer les nouvelles sanctions des Etats-Unis contre l’Iran.
Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du ministère turc des affaires étrangères, Selcuk Unal, a justifié la position de son pays par le fait que ce dernier est non seulement opposé à des sanctions adoptées unilatéralement ou en groupe dans un cadre autre que le chapitre sept de la Charte des Nations unies, mais aussi parce qu’il est favorable à un règlement du litige sur le nucléaire par voie pacifique.
Récemment, la Turquie a fait savoir que la reprise des pourparlers entre Téhéran et les pays occidentaux sur la question du nucléaire iranien devrait être la seule option privilégiée. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle la Turquie a accepté d’accueillir le premier cycle des négociations des discussions sur le nucléaire entre l’Iran et le G5+1, constitué par les cinq membres permanentes du conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne. D’autre part, la position de la Turquie est aussi guidée par la nécessité de protéger les intérêts de son géant énergétique, Turkish Petroleum Refineries Corporation (Tupras), premier importateur du pétrole brut dans le pays, qui s’approvisionne en grande partie en Iran. A ce sujet, le ministre turc de l’énergie, Taner Yildiz a déclaré que Tupras poursuivra ses importations et respectera sa feuille de route, sans tenir compte des sanctions américaines.
Depuis quelques mois, les Etats-Unis ont invité plusieurs états à adopter des sanctions destinées à fragiliser l’industrie pétrolière iranienne en vue de contraindre Téhéran à renoncer à ce qu’ils qualifient d’efforts pour développer l’arme atomique.