Alors que la Russie fait face à un vaste mouvement de contestation, l’agence de notation financière Fitch a dégradé ce lundi la perspective de la note de la Russie à stable, tout en confirmant sa note souveraine à BBB, à cause du climat politique tendu dans le pays.
Selon l’analyse de Charles Sevilles, l’un des directeurs de Fitch, depuis septembre 2011, période à laquelle l’agence Fitch avait confirmé la note de la Russie, il y a eu une montée des incertitudes politiques et un assombrissement des perspectives économiques mondiales. En dépit du fait que le statut de favori attribué au premier ministre, Vladimir Poutine, pour la prochaine élection présidentielle soit une garanti de stabilité politique dans les prochaines années, Fitch estime que pour le moment, une révision à la hausse de la note de la Russie dépendra en premier lieu de la façon dont le gouvernement russe va gérer la vague des protestations actuelles. L’agence de notation financière internationale justifie le lien entre l’incertitude politique et la perspective de la note de la Russie par la simple et unique raison que dans ce climat de tension, le gouvernement russe sera peu disposé à des ajustements fiscaux et à l’adoption des mesures économiques impopulaires bien qu’importantes. Par ailleurs, Fitch rappelle aussi que l’incertitude politique a déjà entrainé une fuite des capitaux privés en Russie, ce qui est bel et bien la preuve de l’installation progressive d’un mauvais climat d’investissement dans le pays.
Pour l’heure, la Russie peut placer son économie à l’abri grâce à la flambée des prix du pétrole et ses importantes réserves de brut, même si le pays reste toujours exposé à une brusque chute des cours des matières premières.