Egypte : l’ONG HRW critique le procès de Mohamed Morsi

morsi-proces-hrwHuman Rights Watch (HRW) a estimé dimanche que le procès de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, qui vient d’être récemment condamné à purger une peine de vingt ans d’emprisonnement, a été « entaché de graves irrégularités ».

Mardi dernier, Mohamed Morsi, qui est un des responsables du parti politique des Frères musulmans, a été condamné pour violence, enlèvement et torture lors de protestations en fin 2012 contre un décret élargissant ses attributions. Pour rappel, l’ancien dirigeant égyptien a été destitué en juillet 2013, dans un contexte de manifestations contre son gouvernement, par l’armée que dirigeait alors le chef d’état-major Abdel Fattah al-Sissi. Finalement, ce dernier s’est fait élire à la présidence égyptienne au printemps suivant. De son côté, HRW a publié dimanche une déclaration pour condamner la longue détention sans charge de M. Morsi. En effet, celui-ci avait été retenu plus de trois semaines durant après sa destitution sans aucune notification d’inculpation. En outre, cette ONG internationale de défense des droits de l’Homme estime que les procureurs se sont trop basés sur les témoignages de militaires et de policiers. Dans le même ordre d’idées, HRW juge que « quelle que soit la responsabilité politique qu’il a pu endosser, l’accusation n’a pas établi sa culpabilité criminelle dans cette affaire ». Par ailleurs, cette organisation a partagé sa surprise suite aux propos du porte-parole des avocats de la défense affirmant qu’il n’a été autorisé à ces derniers de rencontrer Mohamed Morsi qu’une seule fois, soit en novembre 2013. HRW a également cité un autre avocat selon lequel la défense n’a pas invité de témoins à la barre, craignant pour leur sécurité.

Jusqu’à présent, les autorités égyptiennes n’ont pas réagi à cette déclaration. Toutefois, le gouvernement avait décrié, au cours de la semaine dernière, les critiques émises après l’annonce de la condamnation de Mohamed Morsi, dénonçant une « ingérence inacceptable dans les affaires intérieures (du pays) et a fortiori un mépris pour les décisions de la justice égyptienne ».

Andreï Touabovitch

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