A l’occasion de l’ouverture d’un salon militaire près de Moscou, le président russe Vladimir Poutine a annoncé le renforcement de la force de frappe nucléaire de son pays en réponse au projet américain d’installation d’armes lourdes en Europe de l’est. L’Otan a vivement réagi à cette décision qu’il qualifie de « dangereuse ».
La Russie prévoit le déploiement au sein de ses forces nucléaires de plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux capables de résister aux systèmes de défense antiaérienne les plus sophistiqués. Un nouveau sous-marin lanceur d’ogives nucléaires, le « Vladimir Monomaque », doit également sous peu être mis en service. Le président russe a expliqué devant la presse que « l’Otan arrive » et que son pays devait se défendre avec « ses forces armées et sa force de frappe » si elle est « menacée ». En effet, trois jours avant l’annonce du président russe de renforcer la force de frappe nucléaire de son pays, le quotidien américain New York Times avait révélé un projet à l’étude au Pentagone dans le but de déployer des armes lourdes dans des pays d’Europe de l’Est pour rassurer les pays de la région après l’annexion par la Russie de la Crimée et le déclenchement du conflit en Ukraine. Cette décision, conforme selon l’Otan à son droit de « prépositionner » des équipements sur sa frontière orientale, est interprétée par Vladimir Poutine comme une menace pour la sécurité de la Russie.
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a réagi en conférence de presse, estimant la décision russe injustifiée, déstabilisante et dangereuse. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a pour sa part dit craindre un retour à la Guerre froide après les nombreux efforts consentis par les Américains et les Russes depuis 1990 dans le domaine de la destruction des armes nucléaires.