Lundi, la fédération allemande de l’industrie laitière (MIV) a envoyé à la Commission de l’Union Européenne (UE) un courrier dénonciateur de certaines mesures adoptées par la France.
En fait, une série de mesures ont été prises par la France dans l’objectif de soutenir son industrie du lait. Parmi ces dispositions figure, entre autres, une préférence nationale accordée au lait produit dans l’Hexagone. Ce que la MIV ne pouvait vraisemblablement pas supporter : « une lettre part à Bruxelles aujourd’hui (lundi) », a annoncé le directeur général de cette fédération allemande, Eckard Heuser, avant de qualifier d’ « inacceptables » quelques une des mesures dévoilées vendredi dernier par le ministre tricolore Stéphane Le Foll.
Dans la même lettre, la MIV dénonce aussi les blocages, au niveau de la frontière franco-allemande, de camions de denrées agroalimentaires en provenance d’Allemagne constatés lundi. De l’avis de M. Heuser, « ce sera à la Commission de décider si elle ouvre une enquête », a-t-il indiqué. De leur côté, les professionnels allemands, également en proie à la chute du prix du lait, se sont insurgés contre la préférence nationale conférée au lait français. La MIV estime qu’une telle disposition s’oppose aux règles du marché commun et de la libre-concurrence.
Au terme d’une réunion de crise avec les producteurs, industriels et distributeurs, le ministre français Stéphane Le Foll avait déclaré être parvenu à un terrain d’entente avec toutes les parties prenantes sur un prix minimum de 34 centimes (37 cents) le litre et de sorte à « favoriser la production française ». Et le ministre de tutelle d’appeler : « si on revalorise le prix des produits français, chacun doit s’engager à ne pas favoriser les importations ». Ce qui a été perçu outre-rhin comme « un boycott de facto pour les produits allemands », d’après le communiqué de la MIV.