Soutien de Samsung à ses employés atteints de cancer

samsung-electronics-cancer-fundSamsung Electronics, le fleuron du premier des conglomérats sud-coréens, a annoncé hier lundi la création d’un fonds pour dédommager les employés de ses usines ayant contracté un cancer. Ce fonds, qui bénéficiera également aux personnels sous contrat et aux familles, sera doté de 78 millions d’euros.

L’annonce de Samsung Electronics intervient aux termes de négociations avec les malades, leurs familles et plusieurs experts. Depuis 2007, les attaques contre le groupe se sont multipliées. Selon l’association Sharps (soutien pour le droit et la santé des employés de l’industrie des semi-conducteurs), qui représente la plupart des malades du cancer, environ 200 travailleurs sont tombés malades après avoir travaillé dans les usines de semi-conducteurs de Samsung Electronics et 70 seraient décédés, notamment de leucémie. Ils étaient souvent affectés à des tâches comme le « lavage » de semi-conducteurs, avec plongée à la main dans des solutions chimiques. Samsung Electronics a été la cible de plusieurs procès, mais a toujours refusé d’admettre les décès de leucémie de ses employés dans ses usines et les activités qu’ils y exerçaient, bien qu’il n’ait pu nier en 2010 qu’en treize ans, 22 de ses ouvriers avaient contracté un cancer et que dix d’entre eux étaient décédés.

L’association Sharps est née du soutien de plusieurs organisations syndicales au mouvement lancé par le père d’une des victimes, Hwang Yu-mi, une employée âgée de 22 ans de l’usine de Giheun ouverte en 1983 au sud de Séoul, pour faire la lumière sur l’origine de la maladie dont est morte sa fille. Un premier verdict, suite à une action en justice lancée par les membres des familles de victimes a été rendu en juin 2011, leur donnant en partie raison. La position de Samsung a véritablement évolué en mai 2014. Bien que continuant à réfuter tout lien entre la maladie et l‘usage de produits chimiques dans ses usines, le groupe a toutefois officiellement présenté ses excuses pour ne pas avoir cherché plus tôt une solution à la controverse et promis des dédommagements.

Andreï Touabovitch

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