Citant des sources anonymes proches du dossier, l’agence Bloomberg a rapporté l’intention de la Chine de lancer un vaste programme d’émissions obligataires publiques qui lui permettrait de lever au niveau central l’équivalent d’au moins 164 milliards de dollars destinés à financer des projets d’infrastructures et relancer l’économie.
La nouvelle a été confirmée par des médias économiques de Hong Kong. Selon l’agence Bloomberg, l’application de ce programme d’émissions obligataires publiques sera confiée à la China Development Bank et à l’Agricultural Development Bank of China, deux établissements financiers étatiques. Aidée par des liquidités fournies par la PBOC, la Banque centrale chinoise, une autre banque publique, la Postal Savings Bank of China, achètera des obligations. Les projets d’infrastructures auxquels les fonds levés sont destinés vont de la rénovation urbaine à l’immobilier social, en passant par les systèmes d’irrigation ou encore les gazoducs.
La décision des autorités chinoises est quelque peu surprenante. Depuis l’arrivée au pouvoir il y a deux an du président chinois Xi Jinping, le gouvernement n’avait cessé de répéter son opposition à tout soutien de grande ampleur à l’économie à l’image de celui lancé en 2008. A l’époque, les autorités avaient débloqué 656 milliards de dollars au taux d’aujourd’hui pour limiter les effets de la crise financière mondiale de 2008. Les autorités actuelles ont toujours dit préférer des « ajustements ciblés » et vanté des efforts de rééquilibrage du modèle de croissance au profit de la consommation intérieure.
Mais aux grands maux les grands remèdes, dit-on. Les données économiques ne cessent de se dégrader de manière préoccupante. La croissance a encore baissé au premier semestre pour s’établir à 7% et les perspectives ne sont pas encourageantes. L’indice PMI qui mesure la production manufacturière du pays s’est établi au mois de juillet à son plus bas niveau en un an à 47.9 points contre une prévision initiale de 48.2. Et les marchés continuent toujours de subir les conséquences du krach boursier depuis la mi-juin qui a vu les actions chinoises chuter de l’ordre de 30%.