L’annonce de la mort du djihadiste Omar Omsen sur les réseaux sociaux, qui n’a pas encore été confirmée, rappelle combien il est difficile pour les services de renseignement de s’assurer de la mort d’un chef djihadiste, que ce soit en Syrie ou ailleurs. Les rumeurs peuvent courir pendant des semaines, des mois, ou comme dans le cas du mollah Omar, des années avant d’être confirmées ou infirmées.
Les annonces de morts de chefs djihadistes sont très fréquentes. Le décès de Said Arif, un Algérien vétéran du djihad afghan, autrefois assigné à résidence en France d’où il s’est échappé, est régulièrement avancé sur Internet depuis le mois de mai. Avant lui, la mort lors d’un raid de drone américain du djihadiste français David Drugeon, jeune converti ayant rejoint les rangs d’Al-Qaïda en Afghanistan puis en Syrie, avait été jugée probable avant d’être infirmée. Pour être entièrement sûrs de la mort de ces chefs djihadistes, les services de renseignement doivent pouvoir collecter de l’ADN ou recouper des témoignages fiables, des actions qui ne sont généralement pas possibles sur le terrain. Les régions contrôlées par le groupe Etat islamique ou les organisations affiliées à Al-Qaïda en Syrie et en Irak sont hors de portée des agents secrets étrangers. Le danger d’y opérer directement est trop grand et les exécutions d’espions présumés trop nombreuses.
Les services de renseignement n’ont donc souvent comme recours que le débriefing des djihadistes qui rentrent en France, quand ils veulent parler, la surveillance de toutes les informations qui sont publiées sur Internet, des numéros de téléphones, des proches des djihadistes. Mais, connaissant tous ces moyens, et avec l’Etat islamique qui commence à perdre pied sur le plan militaire, les djihadistes, notamment étrangers, ont souvent intérêt à se faire passer pour mort, pour pouvoir disparaître.