Le service fédéral de statistique Rosstat a communiqué lundi dernier des chiffres qui révèlent une aggravation de la crise économique en Russie au second trimestre de l’année en cours. Le Produit Intérieur Brut du pays a reculé de 4.6% entre avril et juin 2015 par rapport à la même période de l’année précédente, soit la pire performance jamais enregistrée depuis la récession de 2009.
La contraction de l’activité marque une nette dégradation par rapport à la baisse du premier trimestre au cours duquel elle avait déjà baissé de 2.2%. Ce résultat est une déception pour le gouvernement russe mais pas une réelle surprise étant donné qu’il s’y attendait. Le gouvernement s’attendait en effet à une baisse, mais il l’attendait au maximum à -4.4%. L’économie russe fait les frais de la crise monétaire qui frappe le pays depuis décembre 2014. La dépréciation du rouble sur les douze derniers mois, 43% face au dollar, a fortement handicapé le pouvoir d’achat et la consommation comme l’ont prouvé les chiffres de vente de voitures neuves annoncées le même lundi et qui sont en recul de 27.5% au mois de juillet sur un an. L’inflation à 15.6% ne fait qu’accentuer cette tendance. La production industrielle a baissé de près de 20% en juin, pénalisée par les taux directeurs de la Banque centrale qui, si elles sont censées soutenir le rouble, ont rendu le crédit inaccessible aux entreprises.
Les autorités russes espèrent une amorce de reprise dès le troisième trimestre et une croissance de plus de 2% en 2016. Mais la plupart des économistes ne sont pas aussi optimistes même s’ils voient dans la baisse du taux de chômage, de 5.9% en mars à 5.4% en juin, et dans la stabilisation de la baisse de la consommation des signes encourageants. La raison de ces réserves se situe en grande partie dans le prix des hydrocarbures, dont dépend fortement le Produit Intérieur Brut russe, qui devrait rester bas encore de nombreux mois.