Le New-York Times a révélé hier lundi que la Chine utiliserait dans le plus grand secret des méthodes musclées pour traquer ses ressortissants ayant fui aux Etats-Unis, dont quelques-uns sont poursuivis pour des accusations de corruption ou de crimes politiques, pour les pousser à rentrer en Chine dans les plus brefs délais. L’intrusion de Pékin aurait atteint une telle ampleur que l’administration Obama aurait récemment lancé un avertissement aux autorités chinoises.
Selon les informations révélées par le quotidien américain, l’opération chinoise sortirait des codes de l’espionnage classique. Les agents chargés de traquer les ressortissants chinois ayant fui le pays ne seraient pas des membres des services de renseignements mais des agents du ministère de Sécurité publique qui entreraient secrètement sur le territoire américain grâce à des visas touristiques ou commerciaux. Les Etats-Unis et la Chine n’ayant pas à ce jour signé de traité d’extradition, les agents chinois chargés de faire respecter la loi n’ont pas l’autorisation d’intervenir sans l’autorisation du ministre de la Justice américaine. Ces agents auraient trouvé la parade. Des témoignages réunis par le FBI et cités par le New-York Times rapportent que ces agents n’hésiteraient pas menacer les proches de leurs cibles restés en Chine. Voyant d’un mauvais œil ces agissements, Washington a adressé une mise en garde à Pékin qui pourrait être suivie par l’expulsion pure et simple des agents chinois présents sur le sol américain. Cette nouvelle affaire entre les Etats-Unis et la Chine menace de tendre encore un peu plus les relations entre les deux pays alors que le président chinois Xi Jinping doit arriver aux Etats-Unis le mois prochain pour une visite officielle.
L’opération chinoise a été baptisée « Chasse au renard » par les autorités chinoises, est déployée sur l’ensemble du globe et a pour but entre autres de lutte contre la corruption. Elle aurait permis, selon les chiffres du ministère de la Sécurité publique publiés sur son site internet, le rapatriement l’année dernière de plus de 930 suspects, dont 70 « volontaires ».