Le ministère sud-coréen du Commerce a publié hier mardi des chiffres qui révèlent une chute de 14.7% en rythme annuel des exportations en août à 39.9 milliards de dollars, ce qui représente leur plus fort recul en six ans.
Ces chiffres sont un véritable coup de massue pour le gouvernement sud-coréen, qui pourtant s’y attendait. Ils vont bien au-delà du recul moyen de 10% que les économistes les plus pessimistes prévoyaient. Les experts attribuent cette baisse au ralentissement de la demande mondiale, en particulier de la Chine. Les exportations sud-coréennes vers la Chine ont chuté le mois dernier en rythme annuel de 8.8%, leur plus forte baisse depuis mai 2014 due en partie aux conséquences des explosions survenues dans le port chinois de Tianjin. Les exportations du pays vers les Etats-Unis et l’Europe ont également reculé le mois dernier.
La diffusion de ces résultats catastrophiques a incité certaines banques d’investissement à revoir en baisse leurs prévisions de croissance annuelle. Australia and New Zealand Banking Group a revu en baisse d’un demi-point de pourcentage sa prévision de croissance annuelle. ING a abaissé sa prévision de 2.5% à 2.3%. ANZ pour sa part prédit désormais une croissance de 2.2%, ce qui représenterait la plus lente progression du Produit Intérieur Brut du pays depuis 2009. Les prévisions les plus optimistes sont celles de la Banque de Corée qui anticipe une croissance de 2.8% et du gouvernement qui vise un objectif de 3.1%, en baisse cependant par rapport aux 3.3% de 2014.
Les chiffres publiés hier par la Corée du Sud sont les premiers communiqués par un grand pays exportateur. Symptomatiques de la situation du commerce extérieur, ils donnent une indication sur l’état de la demande mondiale. Il ne serait pas surprenant que les résultats soient les mêmes, voire pire, pour les autres pays exportateurs.