La Cour des comptes du Brésil, qui est principalement chargée de contrôler la régularité des comptes de l’Etat, a rejeté mercredi la gestion des comptes publics de l’Etat pour l’an 2014. Ce qui pourrait éventuellement conduire à la destitution de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff.
Les membres de la Cour des comptes ont jugé, à l’unanimité, que la présidente a commis certaines irrégularités dans le but de cacher une aggravation du déficit budgétaire l’année dernière alors que le Brésil était en pleine campagne électorale. Depuis environ 80 ans, c’est la première fois que la Cour des comptes rejette les comptes présentés par un dirigeant. Il faut noter tout de même que son avis n’a pas de valeur contraignante. N’empêche, l’opposition devrait s’en servir pour renforcer son argumentaire en faveur de la destitution de la cheffe d’Etat par le Congrès. De son côté, le procureur général de Brésil, Luis Adams, s’est empressé de prévenir que l’Exécutif brésilien ferait appel auprès de la Cour suprême de cette décision.
Par ailleurs, le gouvernement brésilien est soupçonné d’avoir fait supporter par des organismes publics certaines charges courantes revenant à l’Etat et d’autres dépenses supérieures à celles approuvées par le parlement lors de l’adoption du Budget, tout cela équivalant à la somme de 9,3 milliards de dollars environ. Ce qui constitue une violation de la Loi de responsabilité budgétaire et de la Constitution brésilienne. D’après l’opposition, ces pratiques peuvent caractériser un « crime de responsabilité » de la dirigeante, passible d’une destitution comme le prévoit la Constitution.
Présentement, le président du Congrès des députés, Eduardo Cunha, qui fait partie des adversaires de la présidente brésilienne, examine diverses demandes de destitution de Dilma Rousseff. Il a la responsabilité de les filtrer, en en retenant celles à présenter aux élus ou en les classant sans suite.