La plus importante autorité de l’islam chiite en Irak, l’ayatollah Ali al-Sistani, a appelé vendredi l’Assemblée nationale à ne pas emprunter des moyens constitutionnels ou législatifs pour contourner les réformes contre la corruption initiées par le Premier ministre, Haider al-Abadi.
Au cours de cette semaine, le Parlement irakien a adopté une résolution non contraignante sommant l’Exécutif de ne pas mettre en application ses réformes sans l’aval préalable du corps législatif. Les députés ont demandé à « toutes les autorités à se soumettre à leur avis en respectant la Constitution » sans citer nommément le chef du gouvernement. En fait, les élus s’opposent aux réformes anticorruption lancées par M. Abadi, lesquelles ont été décidées unilatéralement d’après eux. De son côté, M. Sistani a profité d’un prêche lu en son nom par son délégué lors de la prière du vendredi à Kerbala (sud) pour déclarer que « le pouvoir législatif et d’autres autorités ne doivent pas utiliser la Constitution pour contourner les mesures de réforme ».
Quant au Premier ministre irakien, qui a du mal à effectuer des réformes visant à améliorer la gouvernance de l’Irak, il a rejeté les récentes critiques des députés et certifié que leurs attributions n’avaient pas été usurpées et qu’ils avaient donné leur approbation à ses projets. A titre de rappel, les élus avaient voté début août en faveur du programme de réformes gouvernementales. Par la suite, M. Abadi avait décidé de supprimer les postes de trois vice-Premier ministres et trois vice-présidents, dont le précédent chef du gouvernement, Nouri al-Maliki. Ce dernier avait été accusé de corruption et d’autoritarisme lors de ces mandats.