Les forces de l’ordre thaïlandaises ont récemment arrêté des dizaines de personnes soupçonnées de trafic d’êtres humains, dont un général. Leur procès vient de s’ouvrir à Bangkok.
Ces accusés, parmi lesquels figure le général Manas Kongpan, considéré comme la cheville ouvrière de ce trafic, ont commencé à comparaître devant la justice thaïlandaise. Quelques jours avant l’ouverture de ce procès, l’officier de police en charge de cette affaire a décidé de présenter sa démission, expliquant craindre pour sa vie.
Les autorités de la Thaïlande devenue l’un des principaux points de passage pour les trafiquants d’êtres humains, sont régulièrement critiquées pour leur passiveté devant ce trafic.
Selon les enquêteurs, 88 accusés qui comparaissent dans ce procès, se sont livrés à cette activité entre janvier 2011 et mai 2015. D’après un juge, « (ils) ont laissé les victimes mourir de faim, les ont privées de soins médicaux et à leur mort, ils ont caché leurs corps dans des camps en pleine montagne ».
En fait, les migrants tentent de transiter par le territoire thaïlandais dans le but de s’introduire clandestinement en Malaisie par la voie terrestre. La majorité d’entre eux sont d’origine bengalaise, fuyant la pauvreté, ou issus de l’ethnie Rohingya, une communauté islamique réprimée et marginalisée.
Bon nombre de ces migrants ont été retenus de force dans des camps en pleine forêt par des passeurs, qui ont exigé de leur entourage de s’acquitter d’une rançon en échange de leur libération. A en croire certains survivants, les migrants font l’objet de des mauvais traitements de passages à tabac, de meurtres ou de viols.
L’année dernière, la Thaïlande était la lanterne rouge du classement établi dans le rapport mondial du département d’Etat américain en matière de trafic d’êtres humains. Une dernière place que le même Etat n’a pas quittée en 2015.