La Commission européenne a demandé hier mercredi aux 28 Etats membres de l’Union européenne (UE) de mettre en application l’étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens, une initiative qui a provoqué, comme il fallait s’y attendre, la colère des dirigeants d’Israël.
La mesure rend obligatoire pour l’industrie alimentaire et les chaînes de distribution européennes la mention d’origine des produits sur les étiquettes. La mention du pays d’origine devra prendre en compte l’intitulé sous lequel les territoires sont le plus communément connus.
Cette décision controversée, dont la rumeur courait dans l’air depuis longtemps, a été reportée à plusieurs reprises. La Commission européenne a immédiatement pris soin de souligner qu’il s’agissait d’une mesure « technique » qui vient préciser la règle existante en matière de protection des consommateurs et d’obligations de la mention du pays d’origine sur un produit, et en aucune façon d’une prise de position politique comme l’affirme le gouvernement israélien. Le vice-président de l’exécutif européen Valdis Dombrovskis a rappelé que l’Union européenne ne soutenait « aucune forme de boycott ou de sanctions contre Israël ».
Mais toutes ces précisions n’ont pas suffi à calmer la colère d’Israël. Tel-Aviv a immédiatement condamné cette décision et convoqué le représentant de l’Union européenne avant d’annoncer que ses diplomates ne participeront pas à un certain nombre de réunions avec l’Union européenne.
Pour Israël, cet étiquetage va soutenir et encourager le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre l’Etat hébreu, qui monte en puissance.
Pour sa part, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) qui considère la colonisation comme un « crime de guerre », a salué la mesure comme positive, mais insuffisante.
Les colonies de peuplement juif sont toutes illégales au regard du droit international. Pourtant, leurs produits, qui représentent moins de 1% du total des échanges commerciaux entre l’Union européenne et Israël, sont étiquetés comme fabriqués en Israël. Depuis 2012, plusieurs Etats membres, le parlement européen et des représentants de la société civile ont demandé des clarifications à la Commission sur le sujet.