Les premiers pourparlers de haut niveau depuis près de deux ans entre la Corée du Nord et la Corée du Sud se sont achevés samedi dernier sans accord sur aucun sujet, ni même sur une éventuelle nouvelle réunion.
Ces entretiens marathoniens au niveau des vice-ministres qui se sont tenus pendant deux jours, devaient couvrir un large éventail de questions dont le détail n’a pas été officiellement rendu public. Mais il semblerait que la Corée du Nord, en manque de liquidités, souhaitait une reprise des voyages organisés sud-coréens dans sa région de montagne du mont Kumgang. Ces voyages ont été suspendus en 2008 lorsqu’une touriste sud-coréenne, qui venait de pénétrer dans une zone militaire interdite lors d’une promenade, a été abattue par un soldat nord-coréen.
La Corée du Sud, pour sa part, aurait demandé à ce que la réunion se concentre sur l’organisation de nouvelles rencontres entre les familles de la péninsule séparées depuis la Guerre de Corée entre 1950 et 1953. Mais pour le Nord, les réunions de familles, dont les dernières remontent à octobre, ont un coût politique et économique élevé et il refuse de systématiser leur tenue.
Personne ne s’attendait à ce que ces négociations accouchent d’une percée historique, mais même les espoirs d’avancées les plus modestes ont été douchés d’emblée sur les questions de l’ordre du jour. Selon des experts, l’échec total de ces pourparlers est la preuve de l’animosité et de la méfiance que se vouent les deux pays et qui plombent leurs relations depuis des décennies. Et la méfiance entre les deux voisins ne devrait pas aller en s’amenuisant. La Corée du Nord organisera en mai le premier congrès de son Parti des travailleurs depuis 1980. Tandis qu’en mars, les Etats-Unis et la Corée du Sud devraient procéder à leurs traditionnelles manœuvres militaires conjointes.