Le Conseil de sécurité des Nations unies doit adopter ce week-end une résolution, proposée par Washington et âprement négociée avec Pékin, seul allié de Pyongyang, prévoyant des sanctions sans précédent contre la Corée du Nord, en représailles à son essai nucléaire début janvier.
Ces sanctions devraient notamment exiger, pour la première fois, l’inspection systématique des cargaisons en provenance ou à destination de la Corée du Nord.
Le projet de résolution des Etats-Unis a été présenté par l’ambassadrice américaine Samantha Power à ses 14 collègues du Conseil de sécurité. Long de 22 pages avec ses annexes, il stipule que tous les Etats devront inspecter les cargaisons nord-coréennes se trouvant ou transitant sur leur territoire, y compris les aéroports, ports et zones franches. Il inaugure également un embargo total sur les armes conventionnelles et sur les équipements à double usage civil et militaire.
La Corée du Nord doit également subir des restrictions à l’exportation de certains minéraux (charbon, fer, or, titane, terres rares), ainsi qu’une interdiction de lui fournir du carburant pour avions ou fusées.
Les navires nord-coréens « soupçonnés de transporter des produits illicites » ne pourront plus faire relâche dans les ports étrangers. La résolution permet également de bloquer les vols vers la Corée du Nord soupçonnés de transporter des produits de contrebande et des mesures sont prévues pour empêcher Pyongyang d’affréter des cargos sous pavillon de complaisance. Les sanctions financières et bancaires sont aussi alourdies. Ces mesures vont asphyxier l’économie nord-coréenne, réduire les revenus de Pyongyang à financer ses programmes nucléaire et balistique, malheureusement au détriment de sa population.
Les Etats-Unis soutiennent que, appliquées strictement, ces sanctions feront peser sur le régime communiste de Pyongyang une pression sans précédent en plus de lui envoyer un message sans ambiguïté sur la détermination de la communauté internationale à stopper son programme nucléaire.