Aucune majorité claire ne s’est dégagée après les législatives tenues dimanche en Irlande, ce qui laisse craindre une crise politique à l’image de celle qui secoue depuis plusieurs semaines maintenant, l’Espagne.
Le parti du Premier ministre irlandais, le Fine Gael, est arrivé en tête du scrutin avec plus de 25% des suffrages. Mais en dépit de sa première place, ce résultat est bel et bien un échec pour la coalition sortante au pouvoir.
L’autre grand parti irlandais, le Fianna Fail, est arrivé second. Ce scénario était attendu après les sondages qui prévoyaient que les Irlandais allaient sanctionner les partis traditionnels sur fond de rejet de l’austérité.
Le risque d’un blocage politique durable en Irlande est plus que réel maintenant. Les responsables des deux partis de centre-droit, plutôt proches politiquement et qui se succèdent au pouvoir depuis 1932, ont écarté l’hypothèse d’une alliance, alors que cette alliance est la seule à même de rassembler suffisamment de sièges pour obtenir une majorité absolue d’au moins 80 députés, indispensable à la formation d’un gouvernement stable.
Le Premier ministre sortant s’est pourtant dit déterminé à former un nouveau gouvernement dans les prochains jours, même si l’exercice s’annonce des plus délicats. Le Sinn Féin a déjà exclu toute participation à une alliance gouvernementale. Les partis ont jusqu’au 10 mars et la première réunion du Dail (Parlement) pour trouver une solution à une crise qui n’est pas sans rappeler celle de l’Espagne, toujours sans gouvernement plus de dix semaines après les élections.
Mais nombreux dans les deux camps, estiment peu probable une solution avant la date butoir du 10 mars. Cette période d’incertitude politique devrait avoir des répercussions sur l’économie du pays. Celle-ci, la plus forte de tous les pays membres de l’Union européenne, devrait toutefois faire montre d’une certaine résilience.