Le ministère chinois de la Défense a annoncé jeudi, que la Chine et la Russie vont mener des exercices navals conjoints en mer de Chine méridionale en septembre prochain.
Après qu’une cour internationale d’arbitrage ait invalidé les prétentions territoriales de Pékin dans la région, ces manœuvres, si elles ont lieu, devraient tendre encore plus les relations de la Chine avec les autres pays qui entourent la mer de Chine méridionale, majoritairement soutenus par les Etats-Unis.
Le porte-parole du ministère chinois de la Défense, Yang Yujun a tenu à préciser que ces manœuvres de «routine» auront lieu «dans les eaux et l’espace aérien concernés de la mer de Chine méridionale» et qu’elles ne «visaient aucune tierce partie».
Toutes la Chine et la Russie, membres permanents du Conseil de sécurité, entretiennent d’étroits liens militaire et diplomatique et organisent fréquemment des manœuvres militaires conjointes. Les deux pays ont ainsi mené en août dernier des exercices dans les eaux et l’espace aérien du golfe de Pierre-le-Grand, au sud de la ville russe de Vladivostok, avec 22 navires et plus de 20 avions. En mai 2015, ils organisaient leurs premières manœuvres navales conjointes dans les eaux européennes, en mer Noire et en Méditerranée. Les deux pays affichent souvent leur opposition à l’Occident, notamment aux Etats-Unis.
Mais les manœuvres prévues pour septembre prochain seront très particulières. Alors que Pékin revendique la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, la cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye, a jugé il y a deux semaines que les prétentions territoriales de Pékin en mer de Chine méridionale n’avaient «aucun fondement juridique».
Pékin a clairement annoncé qu’elle ne prendrait pas ce jugement en compte. Dans ce contexte tendu, les manœuvres de septembre prochain devraient entraîner la présence simultanée dans la même zone de navires des marines chinoise, russe et américaine, soit trois des grandes puissantes du monde. Les Etats-Unis ont déjà envoyé ces derniers mois des navires de guerre dans la région pour défendre la «liberté de navigation» menacée selon eux par Pékin.