Les deux tiers du Sénat brésilien se sont prononcés ce mercredi, en faveur de la destitution de Dilma Rousseff de ses fonctions de présidente de la république, cédant la place à son vice-président, Michel Temer qui, peu après, a prêté serment en tant que nouveau chef de l’Etat brésilien.
Les sénateurs brésiliens ont pu réunir la majorité nécessaire (61) pour démettre Dilma Rousseff de son poste, au bout de six jours de procès et de dizaines d’heures de tractations.
Le Sénat a reconnu l’ex-présidente brésilienne coupable de trucage des comptes publics. 61 sénateurs ont répondu par l’affirmative à la question : « Dilma Rousseff a-t-elle commis un crime de responsabilité ?», contrairement à 20 autres. Si Mme Rousseff est écartée de la tête de l’Etat, elle ne perd pas pour autant, ses droits civiques, les sénateurs ayant voté en défaveur de l’interdiction d’exercer durant huit ans dans la fonction publique.
Assurant déjà l’intérim à la présidence du Brésil, Michel Temer, le vice-président issu du PMDB (centre droit) et adversaire de Dilma Rousseff, est confirmé à ce poste jusqu’en 2018, date des prochaines élections présidentielles. Lors d’une brève cérémonie au Sénat, il a été investi dans ses fonctions présidentielles quelques heures après la décision de destitution.
«Aujourd’hui, nous inaugurons une nouvelle ère de deux ans et quatre mois», a-t-il déclaré à l’occasion de la première réunion de son cabinet, retransmise en direct à la télévision.
L’opposition avait accusé Dilma Rousseff d’avoir truqué les comptes publics en 2014 afin de cacher au peuple brésilien l’importance des déficits publics et de se faire réélire à la présidence, en octobre de la même année. Il semble que l’ex-dirigeante brésilienne ait usé du même stratagème l’année suivante. Mme Rousseff n’a jamais cessé de clamer son innocence, dénonçant régulièrement un «coup d’Etat» politique.