La première femme pilote d’Afghanistan, Niloofar Rahmani a annoncé samedi dernier, qu’elle voulait demander l’asile politique aux Etats-Unis, où elle vient d’achever un cycle de formation de quinze mois.
Niloofar Rahmani incarnait l’espoir pour des millions de femmes de son pays, où elle pourrait ne jamais retourner après avoir annoncé son intention de demander le statut de réfugiée aux Etats-Unis, ravivant ainsi, le débat sur l’insécurité et le droit des femmes en Afghanistan.
Elle était censée rentrer en Afghanistan samedi dernier au terme d’une formation d’une durée de 15 mois au sein de l’armée de l’air américaine. Mais, celle que l’on surnomme la «Top Gun Afghane» a préféré demeurer sur le sol américain, affirmant craindre pour sa sécurité à son retour en Afghanistan.
Une décision que certains responsables afghans ont décrié, allant même jusqu’à l’accuser de «trahison». «Ce qu’elle a dit aux Etats-Unis était irresponsable et inattendu», a déclaré Mohammed Radmanesh, un porte-parole du ministère afghan de la Défense. «Elle a trahi son pays. C’est une honte », a-t-il ajouté. Par contre, d’autres ont soutenu la position de Niloofar Rahmani.
L’année dernière, la pilote afghane a reçu du département d’Etat américain, le prix international des «femmes de courage». A partir de ce moment, les rebelles talibans de son pays lui ont adressé des menaces de mort à plusieurs reprises.
Niloofar Rahmani a affirmé en 2015, disposer en permanence d’un pistolet pour sa sécurité et ne jamais mettre son uniforme hors de la base militaire pour éviter d’attirer l’attention, par crainte pour son intégrité physique.
Selon son avocate, Kimberly Motley, la décision de demander l’asile politique aux Etats-Unis, a été «extrêmement difficile » pour la jeune femme de 25 ans. « Niloofar et sa famille ont reçu des menaces brutales, qui, malheureusement, ont confirmé que sa sécurité serait fortement compromise si elle revenait en Afghanistan», a-t-elle poursuivi.