Afghanistan-drogue : niet américain à Moscou

Confrontée à une aggravation sans précédent de la consommation d’héroïne dont la presque totalité provient d’Afghanistan, la Russie a demandé en vain l’aide des américains pour renforcer la lutte contre la culture et le trafic d’opium qui prospèrent dans ce pays en guerre.

L’Afghanistan est en effet le premier producteur de drogues au monde, fournissant plus de 80% du volume mondial d’opiacés. La Russie, qui consomme 21% de la production mondiale d’héroïne, représente ainsi une aubaine pour les trafiquants de drogues dures qui s’approvisionnent en Afghanistan. Face à la propagation inquiétante du phénomène, les autorités russes ont affiché leur détermination à éradiquer un fléau social devenu d’autant plus menaçant qu’il est à l’origine de la mort de 80 personnes par jour.

Toutefois, les sollicitations de Moscou pour l’engagement de l’OTAN dans la lutte contre la prolifération des plantations de pavot en Afghanistan, n’ont été que tièdement accueillies par les Etats-Unis. Les autorités russes ont été stupéfaites en apprenant qu’elles ne devaient rien attendre des américains sur cette question. Pour le ministre russe des affaires étrangères, il est tout de même incompréhensible que les USA jugent nécessaire et même indispensable d’inclure la destruction des plantations de coca dans leur stratégie de lutte contre la drogue en Colombie et dans d’autres pays d’Amérique Latine, mais manifestent des réticences quant à l’efficacité de cette mesure en Afghanistan.

Pourtant, la Russie ne désespère pas de mener des opérations conjointes de lutte anti-drogue avec d’autres pays, notamment l’Iran, pays frontalier de l’Afghanistan où une grande partie des stupéfiants transite avant d’arriver en Russie.

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus

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