Japon : Fitch sanctionne la note nippone

A cause de son fort endettement, l’agence de notation financière Fitch a décidé de baisser la note japonaise. De plus, elle a maintenu sa perspective négative.

Il faut reconnaître qu’il y a de quoi. Selon Fitch, l’endettement public japonais atteindra « 239 % du produit brut intérieur du pays d’ici à la fin 2012 », soit « le taux de loin le plus élevé de toutes les nations » qu’elle note. Le Japon fait « mieux » que bien de pays européens confrontés à la crise, dont la Grèce avec 160,6 %, l’Italie, 123,5 % et l’Espagne, 80,9 % suivant des récents chiffres fournis par la Commission de l’Union Européenne. Résultat : l’agence de notation financière était dans l’obligation de lui decerner un « A+ », note qui le fait passer directement du troisième au cinquième meilleur rang des 22 niveaux de l’échelle. Ainsi, le pays du soleil levant serait « un émetteur jugé solide mais susceptible d’être affecté par des changements de la situation économique », corrobore Fitch. Ce qui explique pourquoi l’agence a gardé la perspective négative de la note japonaise. En effet, celle-ci n’est pas à l’abri d’une nouvelle dégradation dans les deux ans à venir du fait de la croissance fulgurante de la dette japonaise. Pour preuve, elle a évolué de 61 % depuis la crise financière mondiale en 2008, chose à peu près normale lorsqu’on sait que le tsunami est également passé par l’archipel.

Cette situation va encore perdurer pendant quelques temps : afin de financer la moitié de son budget 2012 – 2013, le gouvernement japonais émettra des obligations. Néanmoins, les autorités du pays ont réfléchi à une stratégie pour atténuer l’endettement. Ainsi, en mars dernier, le gouvernement a soumis au parlement un projet de loi sur le dédoublement de l’impôt sur la consommation. Si cela passait, cette contribution, fixée à 5 %, grimpera à 10 % en 2015, ce qui permettra de soutenir également la protection sociale.

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus

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