Première hausse des taux d’intérêt en Corée du Sud, depuis le début de la crise du Covid-19

La banque centrale sud-coréenne a annoncé hier jeudi une hausse de ses taux d’intérêt, faisant ainsi de la Corée du Sud l’une des premières grandes puissances économiques mondiales à augmenter les coûts d’emprunt depuis le début de la pandémie de coronavirus.

A l’issue d’une réunion de politique générale, la Banque de Corée (BoK) a relevé son principal taux de 25 points de base (soit 0,25 point de pourcentage) pour le porter à 0,75%. Cette hausse de taux est la première depuis novembre 2018. La Corée du Sud, douzième économie de la planète, avait maintenu son taux à 0,5% depuis mai 2020, soit son plus bas historique.

Cette décision est prise alors que le pays tente de freiner l’endettement croissant des ménages et un marché immobilier qui s’emballe, avec des prix en progression de pratiquement 27% sur un an.

L’endettement des ménages sud-coréens a augmenté de 30 milliards d’euros entre avril et juin pour atteindre le chiffre record de 1.312 milliards d’euros, soit pratiquement l’équivalent du PIB (Produit Intérieur Brut) du pays.

Et entre juillet 2020 et juillet 2021, les prix moyens des maisons dans les principales agglomérations de la Corée du Sud (dont Séoul et Daegu), ont augmenté de 26,7%, selon des données de la KB Kookmin Bank et de Naver.com, reprises par le journal The Korea Herald.

Dans la capitale Séoul, le prix moyen du mètre carré est passé en un an de près de 6.700 euros à environ 8.200 euros, soit une progression de 23%. D’autres villes affichent des hausses encore plus vertigineuses, comme Sejong avec +43% sur un an.

De nombreux experts craignent que cette situation ne bouleverse la stabilité économique du pays. Mais en même temps, bien que les exportations conservent leur dynamisme et que les investissements restent importants, ils s’inquiètent aussi sur le rythme de la reprise et les conséquences de la hausse des taux.

La hausse des taux intervient alors que la Corée du Sud connaît le nombre de contaminations au coronavirus le plus élevé depuis le début de la pandémie, soit environ 1.000 à 2.000 par jour, les règles de distanciation sociale pourraient affecter le comportement des consommateurs et freiner la reprise.

Andreï Touabovitch