Irak : Le gouvernement confronté à la crise économique

irak-diversifiaction-economieLes élections législatives en Irak auront lieu mercredi 30 avril. Et, le gouvernement qui en sera issu sera plus que jamais confronté au défi de la diversification économique dans un pays où la majeure partie des revenus provient du pétrole.
Avec des réserves sûres de 143,1 milliards de barils de pétrole et de 3 200 milliards de mètres cubes de gaz naturel, le sous-sol de l’Irak est très bien loti. D’après de récents chiffres du FMI, 90 % des entrées financières publiques, proviennent de la manne pétrolière. Toujours selon cette source, le secteur pétrolier représente 70 % du PIB irakien. Mais, cela ne suffit vraisemblablement plus. Or, ce pays n’a pas su « attirer d’investisseurs étrangers, n’a pas construit de secteur industriel, et il n’existe pas de véritable secteur agricole », constate Issam el-Faili, professeur de Sciences politiques à l’université Mustansiriyah de Bagdad. Comme si cela ne suffisait pas, l’Irak n’est pas, selon la Banque Mondiale, un Etat où l’on peut facilement faire du business. Les ressources humaines y sont peu qualifiées, l’efficacité de la justice laisse à désirer, l’environnement des affaires, hostile et la législation, improbable. Les rares entreprises qui s’y établissent sont confrontées aux violences courantes, à la corruption et à un système bancaire vétuste.
Dans ce contexte, l’or noir est le seul moteur de croissance (4,2 % en 2013). Mais, ce type de structure économique entretient la pauvreté. Pour lutter contre ce fléau, la diversification économique apparaît comme un impératif. Néanmoins, ce projet se heurte à la situation sécuritaire déplorable du pays. A côté, l’Irak doit se doter de nouvelles infrastructures.
Même dans le secteur pétrolier, l’insuffisance d’infrastructures limite l’activité. A titre d’illustration, le pays ne dispose pas de lieu de stockage suffisamment important pour les cargaisons de pétroliers, en cas d’immobilisation dans les terminaux par de gros vent. Enfin, Bagdad gagnerait énormément à « normaliser » ses relations avec la province autonome du Kurdistan irakien, dont le sous-sol est très riche en or noir.

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus

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