La livraison le mois dernier à Israël du quatrième sous-marin Dolphin de fabrication allemande n’a fait que confirmer l’engagement de l’Allemagne envers la sécurité d’Israël où, en dépit du lourd passé entre les deux pays, l’Allemagne est de mieux en mieux perçue par l’opinion publique.
Angela Merkel bénéficie auprès du public israélien d’un niveau de popularité auparavant inconcevable pour un leader allemand. Et la nouvelle Allemagne est perçue par de plus en plus d’Israéliens comme un pays qui a appris sa leçon historique et qui est maintenant un Etat occidental libéral profondément engagé envers l’Etat juif.
Ce changement s’explique par les dernières positions et actions de l’Allemagne envers Israël. L’Allemagne d’Angela Merkel est revenue sur sa décision de subventionner l’achat de navires de guerre par Israël qu’elle avait justifiée par sa déception face à l’échec des négociations de paix avec les Palestiniens. Elle a fait preuve de solidarité envers Israël pendant ses opérations militaires à Gaza et réitéré son refus anticipé à la demande palestinienne du statut d’Etat observateur.
Avec le rejet par le président américain Barack Obama de la politique de colonisation israélienne et son plaidoyer en faveur d’une solution à deux Etats, l’Allemagne peut même se permettre de critiquer Israël sans passer pour antisémite. C’est ainsi que ni les dures critiques du gouvernement d’Angela Merkel pour l’incident de la flottille de Gaza en 2010, ni le soutien de la condamnation à l’ONU des implantations israéliennes, pas plus que les critiques de Berlin vis-à-vis de la politique israélienne envers les Palestiniens, n’ont suffi à inverser cette tendance.
L’Allemagne peut ainsi, avec un certain succès, continuer à concilier ses engagements envers la sécurité d’Israël d’une part et envers sa politique de la paix et du droit international d’autre part, qui comprend l’établissement d’un Etat palestinien.