Le Central Statistical Office (CSO), le bureau central des statistiques en Inde, a publié mardi dernier des chiffres selon lesquels la croissance de l’économie indienne s’est établie à 7% sur un an au troisième trimestre (octobre-décembre 2016) de l’exercice fiscal 2016-2017, contre 7,3% sur un an au trimestre précédent.
Cette décélération était attendue suite à la démonétisation surprise mise en œuvre au début du mois de novembre mais elle est moins forte que prévue.
La plupart des analystes, y compris ceux du Fonds Monétaire International (FMI), prévoyaient un impact plus important de cette démonétisation, avec des prévisions de l’ordre seulement de 6,1% de croissance.
Bien qu’elle soit incontestable, l’institut indien des statistiques estime que l’impact complet de cette démonétisation est encore difficile à évaluer, surtout en l’absence d’un très grand nombre de données. Mais il apparaît déjà que des secteurs comme l’agriculture et l’exploitation minière se sont mieux portés que prévu au troisième trimestre et que les deux seuls secteurs pour lesquels l’activité s’est clairement dégradée sont la finance et l’immobilier.
Les chiffres publiés mardi sont une véritable aubaine pour le gouvernement, en plein scrutin régional dans l’Uttar Pradesh, l’Etat le plus peuplé de l’Union indienne.
A la surprise générale, le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a décidé en novembre de retirer les billets de 500 et 1.000 roupies qui étaient les coupures les plus élevées et représentaient 86% de la valeur de l’argent liquide en circulation.
Cette mesure présentée par le gouvernement comme un moyen pour lutter contre le marché noir, la corruption et l’évasion fiscale a eu pour effet immédiat de déclencher une ruée sur les banques, qui se sont trouvées à sec de liquidité, et d’entraîner un ralentissement de la consommation dû à la pénurie d’argent liquide.